Koutougou, le village Temberma oublié

20130408_145021

Tatas particuliers de Koutougou

Donc, ce matin, en compagnie de Moïse, le contremaitre de la Taanière, nous voilà partis avec la 4X4. L’axe est bien simple, plein est. À ma grande surprise, la piste est plutôt bonne, comparée au bourbier pour atteindre le village de Massamba, où on trouve la tata de l’UNESCO. Imaginer que le seul patrimoine mondial de l’UNESCO présent au Togo soit accessible par une route aussi mauvaise reste une énigme.

Bref, la piste pour aller à Koutougou, longue de 24 km, est excellente. Sauf sur le pont de la Binah, où il n’est guère possible de passer après une grosse pluie. Le pont a été construit dans le lit de la rivière. C’était peut-être ça les normes, autrefois. Autrement, difficile de comprendre. L’excellence de la route s’explique par le besoin pour la société cotonnière, autrefois SOTOKO, de venir chercher le coton dans cette contrée.

Premier constat, le village de Koutougou est un village normal, où le pourcentage de maisons couvertes de tôles ondulées est particulièrement élevé. Normal, ils cultivent le coton avec une certaine réussite.

La route finit par un cul-de-sac, qui se trouve être la maison du chef canton. Et là, surprise. Il y a un tata. Très original.

Après les salamalecs d’usage, et la ruée traditionnelle des enfants « curieusités » comme partout dans le monde, nous passons aux choses sérieuses. Alfa, un jeune instructeur volontaire du village, se montre tout de suite disponible. Il parle un excellent français. Aujourd’hui, même à l’université, nos étudiants ont du mal à en faire autant, alors que lui il s’est arrêté en première.

À première vue, les tatas de Koutougou sont différents de ceux du versant nord. Ici, le toit de chaume remplace les traditionnelles dalles. L’entrée est en toit de chaume et même les chambres sont en toit de chaume.

20130408_145031

Greniers et fours à l’extérieur

La seconde remarque est que dans ces contrées, les greniers ne se retrouvent plus exclusivement à l’étage, comme à Nadoba ou Warango, mais de gros greniers sont à l’extérieur. On note aussi la présence permanente de ces fours en terre battue, pour griller le Karité.

Ma conclusion est très simple. Les Tembermas de Koutougou étaient moins menacés par les razzias et les esclavagistes, ceci sans aucun doute à cause de leur enclavement. Nous échangeons d’autres amabilités, et je demande à voire la route qui mène au Benin, car sur ma carte, je vois bien qu’on peut relier le Benin depuis Koutougou.

Nous empruntons une piste en assez mauvais état, pour déboucher sur un pont en bois (enfin, il fut en bois).

Têtu comme je suis, je décide de passer à gué. C’est assez spectaculaire car je me retrouve un moment avec deux roues en l’air, mais ça passe. Nous empruntons la piste menant au Benin, mais je n’ai pas mon permis avec moi et le passage de la douane peut être serré. Donc, je fais demi-tour. Cette fois, je décide de passer sur le pont. Sueurs froides garanties.

De retour au village. Nous assistons à une cérémonie d’initiation des jeunes et moins jeunes filles. Cette initiation leur fait entrer résolument dans l’âgé adulte. Je prends quelques vidéos, que je trouverai particulièrement sensuelles plus tard, à la maison.

Nous quittons donc Koutougou avec la promesse de revenir, car Alpha, le guide improvisé, m’a parlé d’une cascade, de ruines, et de rochers particuliers.

Leave a comment