Si le pays Kabyè m’était conté

???????Depuis deux ans, Noel (Mawo Tingayama) n’a pas cessé de me raconter ses ballades autour de Kara. A la longue, ça a fini par m’émoustiller, et comme nous installons une agence à Kara, quoi de plus naturel que de faire cette randonnée. Donc, ce matin, à moto, nous voila partis. En règle générale, je n’aime pas remorquer sur la XT, on n’y perd les sensations, mais utiliser deux motos d’inégale puissance n’aurait servi à rien.

Donc, nous partons de Lassa bas, puis je découvre avec émerveillement une route en lacis, qui grimpe, grimpe dans les monts Kabyè.

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Virages en épingles à cheveux

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cultures en terrasse

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ballade dans les champs

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villages pittoresques

??????? Les villages, nichés dans les vallées et talwegs sont pittoresques. Les maisons sont tellement proches les unes des autres qu’il est difficile de savoir quand on quitte un village pour un autre.

rocher fauteuil

rocher fauteuil

Les paysages sont ravissant d’une crête à une autre. Comme cet amas de rocher qui ressemble à un gigantesque fauteuil.

Je découvre pour la première fois la vraie culture en terrasse.

Ayant passé ma tendre enfance (moins de 9 ans) à Pya bas, je n’ai jamais compris réellement à quoi ressemblaient ces cultures en terrasse. Il faut demander sans arrêt notre route, et nous nous perdons parfois, sans compter toutes ces autres pistes qu’on aimerait emprunter, mais qu’on laisse faute de temps.

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Mon Kalingba

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Femme gravissant allègrement la montagne

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paysage pithtoresque

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cabane en pierre

Noel me propose de monter sur le sommet du mont Kalingba, il parait qu’il y existe une pierre facile à bouger de la main, mais impossible à plusieurs. Pour plus de renseignement, allez sur son blog, il en parle abondamment.

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route pour un monastère

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petit jardin en terrasse

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jardin en terrasse

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Abbaye haut perché

Mais le mont est haut, et le trajet long. On le sacrifie donc. Cette région respire le catholicisme. Les églises sont belles, authentiques, souvent bien entretenues. Nous sommes tombés sur ce jardin en terrasse, au gazon qui gagnerait à être tondu, sans vraiment savoir à qui il appartenait.

Puis nous avons débouché sur Tcharè, pour tomber sur quelqu’une que les Togolais connaissent bien, Angèle Aguigah. Archéologue.

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Mme Aguigah, nous voila

Nous sommes donc allés voir ce que tout le monde voit à Tcharè, les potières, les pavements, et les forgerons.

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Pavements

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Détails pavements

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pavement vu de loin

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scène de forge

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Gerry Taama aux soufflets

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Noel Mawo aux soufflets

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En attendant les potières

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marmite en pot

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autre pavements

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pierre à moudre

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case de forgeron

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houe prête à mordre la terre

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seconde forge visitée

Pour les potières, pour le gars du coin que je suis, je sais que celles de Pya Pittah sont les meilleures. Pour la forge, étant moi-même de Pya Kadjika et ayant tapé sur le fer rougi quand j’étais gamin, je préfère visiter les forges de Tcharè. Pour les pavements, je suis bleu.

Les pavements sont une vieille technique de décoration des cours de maisons. Des terrons de pots étaient savamment posés sur le sol. Ce devrait être un travail pénible, car les tessons sont vraiment petits, mais le résultat est là, plusieurs siècles plus tard, ces pavements sont encore là.

Je ne sais plus si c’est la potière que nous avons visité ou la vendeuse de Tchouk, toujours est-il que nous avons regardé la vieille femme s’activer en biberonnant joyeusement. J’aime cette ambiance bon enfant, où les gens se laissent vivre, sans calculs, sans préjugés. Tenez, le plus drôle est que les enfants nous appelaient yovo. Avec mon teint foncé (Noel ne s’en tire pas mieux) se faire appeler yovo a quelque chose de surprenant. Nous comprenons finalement que “blanc” ne signifie pas pour ces enfants une couleur de peau, mais un comportement, une attitude, parfois vestimentaire. Nous sommes arrivés sur une grosse moto avec des casques, des gants, nous avons des sacs à dos particulier (camel bag) nous parlons que français entre nous, avec bermuda et T-shirt, nous sommes des yovo. Bon à savoir.

Nous visitons deux forges. Je retrouve là les senteurs de mon enfance. Un jeune garçon est aux soufflets. Tout musclé, je me revois à 9 ans. Je prends sa place, je ne tiens pas. Noel non plus. Il faudrait que je revienne acheter une houe. Un vrai travail d’orfèvre.

???????Nous poursuivons vers Pya Hodo. La place des martyr est encore là, inoxydable. L’histoire des martyrs de Pya Hodo mérite qu’on l’a revisite. Pourquoi les Kabyè de Pya ont-ils pris les armes contre les français ce 21 juin 1957. Est-ce pour ce venger d’un affront comme le dit la mémoire populaire, ou pour réclamer l’indépendance? Quelle possibilité ces populations avaient-elles, après avoir vaillement lutté contre la pénétration coloniale, qui les avait vaincus. Etaient-ils manipulés par les indépendantistes, comme le disaient souvent Eyadema, tout en continuant par célébrer cette fête, ou s’agissait-il de vrais indépendantistes? Un vrai casse-tête.

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La vue est imprenable

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Pya, en contrebas

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Noel Mawo

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Le Gps pour avoir les bonnes coordonnées

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Et la pose finale

Bref, de la place des martyrs, nous avons continué sur l’antenne Togotélécom, niché sur les monts Kadjika. De là, on a une vue imprenable sur toute la région. Envie de s’asseoir là, ne plus bouger.

Finalement, nous descendons par Yadè, la pente a de quoi effrayer. Surtout si le frein n’est pas garantie.

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le vigoureux petit bonhomme

Nous nous retrouvons à Kara haletants, avachis, mais des images plein la vue.

C’est décidé, le circuit randonnées dans les monts Kabyè est retenu. Il y a de quoi faire.

2 responses to “Si le pays Kabyè m’était conté

  1. félicitations! il faut connaître son pays pour en parler et mieux le developper. Merci pour ce tourisme gratuit.

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